Alors que le Congo est peu à peu saisi par la fièvre électorale dans la perspective du scrutin de novembre prochain, Vital Kamerhe, à visage découvert, se lance dans la bataille : l’ancien président de l’Assemblée nationale, qui fut l’un des architectes du pouvoir de Kabila jusqu’à la rupture survenue voici deux ans, a désormais créé son propre parti, l’Union pour la nation congolaise. Revenant d’Atlanta et de passage à Bruxelles, il a expliqué aux membres de son parti et à la presse les raisons de son hostilité à la révision de la Constitution récemment votée et qui prévoit un scrutin présidentiel à un tour.our lui, cette décision hâtive est avant tout due à la peur : « le pouvoir croyait que Joseph Kabila avait un boulevard devant lui, or le retour triomphal d’Etienne Tshisekedi a semé le doute… » Vital Kamerhe lui-même, alors qu’il était l’un des fondateurs du parti présidentiel, a remis son mandat le 12 décembre et annoncé son intention de se porter candidat à la présidence. « En 48 heures, le pouvoir a décidé de modifier sa stratégie…. » Pour Kamerhe, qui porta sur les fonts baptismaux l’accord global et inclusif conclu à Sun City en 2002 et qui permit de sortir de la guerre et de la division du pays, cette modification de la Constitution est dangereuse, et une pétition s’y opposant aurait déjà recueilli plus d’un million de signatures. Selon lui, l’offensive du pouvoir en vue de modifier les règles du jeu ne s’arrêtera pas là : « bientôt on va soumettre les candidats à la présidentielle à une limite d’âge, afin d’éliminer Tshisekedi, ou on va exiger que les partis aient plus que 5 années d’existence, ce qui permettra d’écarter mon parti, l’UNC… Bref, du taillé sur mesure…» Kamerhe, exemples à l’appui, dénonce aussi les intimidations dont est victime l’opposition : meetings perturbés, organes de presse fermés etc…
C’est pourquoi il souhaite que l’opposition s’unisse afin d’obtenir quelques prérequis indispensables à la tenue d’élections correctes :la mise en place d’un Conseil supérieur de l’audiovisuel, la sécurisation des candidats et des élections elles-mêmes, une stratégie claire face à la Commission nationale indépendante qui sera chargée d’organiser les élections…Critiquant la « timidité » de la communauté internationale, Kamerhe demande à cette dernière de veiller, au minimum, à « garantir la transparence des élections ».
Mais s’il s’agît de l’emporter au premier tour, l’essentiel c’est désormais d’arriver à une unité d’action de l’opposition. Kamerhe, sans s’avancer plus avant, n’exclut pas l’organisation de « primaires », afin de trouver le meilleur challenger possible au président sortant mais, prudent, il s’abstient de citer le moindre nom et surtout pas le sien…
Quant au programme défendu par le fondateur de l’Union pour la nation congolaise, il ne surprend guère : comparant le Congo et le Brésil, deux pays de taille et de ressources comparables, Kamerhe plaide en faveur d’une « refondation » de l’Etat, d’une restructuration de l’armée, de la police, de l’administration, de la diplomatie, d’un leadership qui prenne en compte les intellectuels, la diaspora mais aussi les femmes et les paysans et il estime qu’il serait bon qu’une « classe moyenne congolaise voie enfin le jour ».
Alors qu’il côtoya de près le président Kabila, durant des années, Vital Kamerhe reconnaît qu’il a été « déçu », qu’il s’est « trompé » mais il refuse cependant de se laisser enfermer dans des querelles personnelles : « ce que je combats, ce que je veux changer, c’est un système… » Rendez vous est pris…
Source: Carnet de Colette Braeckman, de début Fevrier 2011
C’est pourquoi il souhaite que l’opposition s’unisse afin d’obtenir quelques prérequis indispensables à la tenue d’élections correctes :la mise en place d’un Conseil supérieur de l’audiovisuel, la sécurisation des candidats et des élections elles-mêmes, une stratégie claire face à la Commission nationale indépendante qui sera chargée d’organiser les élections…Critiquant la « timidité » de la communauté internationale, Kamerhe demande à cette dernière de veiller, au minimum, à « garantir la transparence des élections ».
Mais s’il s’agît de l’emporter au premier tour, l’essentiel c’est désormais d’arriver à une unité d’action de l’opposition. Kamerhe, sans s’avancer plus avant, n’exclut pas l’organisation de « primaires », afin de trouver le meilleur challenger possible au président sortant mais, prudent, il s’abstient de citer le moindre nom et surtout pas le sien…
Quant au programme défendu par le fondateur de l’Union pour la nation congolaise, il ne surprend guère : comparant le Congo et le Brésil, deux pays de taille et de ressources comparables, Kamerhe plaide en faveur d’une « refondation » de l’Etat, d’une restructuration de l’armée, de la police, de l’administration, de la diplomatie, d’un leadership qui prenne en compte les intellectuels, la diaspora mais aussi les femmes et les paysans et il estime qu’il serait bon qu’une « classe moyenne congolaise voie enfin le jour ».
Alors qu’il côtoya de près le président Kabila, durant des années, Vital Kamerhe reconnaît qu’il a été « déçu », qu’il s’est « trompé » mais il refuse cependant de se laisser enfermer dans des querelles personnelles : « ce que je combats, ce que je veux changer, c’est un système… » Rendez vous est pris…
Source: Carnet de Colette Braeckman, de début Fevrier 2011
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