Dans son article intitulé «Elections présidentielles et l’incontournable bipolarisation», le membre cofondateur et chargé des relations extérieures de l’ECiDé, Tharcisse Loseke Nembalemba, nourrit la polémique née de la révision constitutionnelle réduisant l’élection présidentielle en un seul tour et de la nécessité pour l’opposition de se grouper autour d’un seul candidat à la candidature. Ainsi, Loseke répond au président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, qu’il ne se donne même pas la peine de citer nommément, le méprisant sans doute comme une taupe du pouvoir au sein de l’opposition. On peut lire dans l’article «Kamerhe à l’assaut des médias et des Congolais de l’Europe» de Baudouin Amba Wetshi que «répondant à une question sur l’idée d’organisation d’élections primaires pour désigner le candidat de l’opposition au scrutin présidentiel, Kamerhe a déclaré qu’il est favorable à l’élaboration du profil du candidat de l’opposition à ce scrutin. Selon lui, ce profil devrait être basé sur des critères objectifs et non sur un diktat ou une auto-proclamation. Il a néanmoins souligné que son parti est disposé à faire des concessions». Plus loin, on apprend que «le président de l’UNC a fait état des discussions qui seraient en cours au sein de l’opposition afin de trouver un consensus sur quatre points : un programme, la stratégie à adopter face à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), la mise en place de la cour constitutionnelle et l’installation du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication». Réponse du berger à la bergère ou, pour être précis, du camp du diktat ou de l’auto-proclamation que Kamerhe ne cite pas non plus, Loseke estime que «le principe d’un scrutin présidentiel à un tour exclu toute négociation sur un quelconque programme dans le cas de la RDC étant donné que l’objectif principal consistera à battre Joseph Kabila».
Une chose est certaine, si l’objectif de la lutte de l’opposition est de battre Joseph Kabila à la prochaine élection présidentielle, la candidature de Tshisekedi serait mieux placée que celle de Kamerhe. Le problème est qu’à travers son affirmation, Loseke se révèle être un bien drôle de combattant pour la démocratie. Il a mille et une fois raison quand il écrit que «l’amnésie est une des caractéristiques importantes dans le comportement de la classe politique congolaise particulièrement l’opposition politique. C’est ainsi que cette dernière est toujours contrainte de subir les événements au lieu de les précéder en adoptant des stratégies alternatives appropriées». Si Loseke se félicite du fait que son ECiDé et l’UDPS aient anticipé l’agenda électoral caché de Joseph Kabila et ses partisans en envisageant une candidature unique de l’opposition dès décembre 2009, il reste néanmoins amnésique à bien d’égards. Qu’on se souvienne d’une des réflexions du député national Kiakwama à la conférence-débat de Montréal du 24 juillet 2010 : «Si le seul programme de l’opposition est : qu’il s’en aille, et que le nôtre le remplace, tout ira mieux !, alors nous ne bâtirons pas le Congo. Nous avons mis cette logique en œuvre en 1960 à l’indépendance, en 1965 à l’avènement de Mobutu, en 1997 à son départ, en 2001 à la mort de Laurent-Désiré Kabila… sans résultat probant». A la lumière de cette observation pertinente, on a du mal à toucher du doigt la capacité d’anticipation de Loseke quand il soutient le plus naturellement que «ce qu’il faut fondamentalement savoir est que lorsqu’on poursuit véritablement le même objectif comme le nôtre qui est de chasser Joseph Kabila démocratiquement du pouvoir, il n’y aura pas de grosses difficultés à se mettre d’accord sur un programme commun de gouvernement». Qui de Loseke et Kamerhe met la charrue avant les bœufs? N’est-ce pas de cette manière que l’opposition s’est faite piégée en allant aux élections présidentielles de 2006 dans l’espoir que le vainqueur mettrait en place les réformes tant attendues? L’opposition ne lutte-t-elle pas encore aujourd’hui pour l’indépendance de la justice, la mise en place de la cour constitutionnelle et l’installation du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication?
Loseke note avec raison que l’agenda électoral caché du pouvoir contient
«d’autres stratégies». Kamerhe en dévoile deux. «La loi électorale en préparation va comporter entre autres deux articles portant respectivement limitation à 70 ans, l’âge maximum d’éligibilité du candidat à l’élection présidentielle et excluant les formations politiques n’ayant pas un minimum de cinq années d’existence de la faculté de présenter de candidat au scrutin présidentiel». Une façon claire pour Joseph Kabila de se débarrasser de deux concurrents de taille : Tshisekedi et Kamerhe. Dans ce cas, de quelle clairvoyance Loseke fait-il montre en tournant au ridicule la proposition de Kamerhe et en martelant que «la bipolarisation Kabila-Tshisekedi découle d’une logique implacable après analyse objective des paramètres en notre possession»?
Il y a mieux pour souligner l’amnésie de Loseke. Il annonce, toujours avec raison, bien d’autres stratégies de Joseph Kabila : «la manipulation du fichier électoral, l’infiltration de la vraie opposition politique par de faux opposants, la déstabilisation de l’UDPS et son leader et, bien évidemment, la corruption massive, à venir, dans des régions hostiles à la candidature du rais». Nous revoici dans l’ambiance manichéenne qui a rythmé le processus de démocratisation avant la résurrection d’un aventurier nommé Laurent-Désiré Kabila. Seul Tshisekedi était le vrai opposant. Tous les autres n’étaient que de la racaille. On connait la suite. Plus l’UDPS discréditait ou excommuniait les «faux» opposants, plus l’avenir de Tshisekedi se situait derrière lui. Rejouer un air aussi fatal, n’est-ce pas être amnésique? Par ailleurs, quand Loseke souligne si bien la tricherie à grande échelle en préparation dans le camp du pouvoir, il laisse entendre que le résultat de l’élection sera contesté et que dans ce cas, la cour suprême, dont l’avis est connu d’avance, sera l’ultime arbitre. Quelle lucidité politique, quelle stratégie alternative cette projection dicte-t-elle dans l’esprit de Loseke qui affirme que
«l’objectif principal est de battre Joseph Kabila malgré les moyens de l’Etat dont il dispose. L’unique solution sera de lui opposer un candidat qui réunit les critères permettant à l’opposition d’atteindre cet objectif. Ce candidat n’est autre que Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba»? Est-ce là la marque d’un homme politique d’une grande capacité d’anticipation? N’est-ce pas naviguer à vue que de s’acharner à identifier et à vendre l’image d’un homme qui s’en va livrer un combat perdu d’avance?
L’opposition congolaise doit savoir ce qu’elle veut. Quand on a milité pour le multipartisme intégral et qu’on accuse avec raison Joseph Kabila d’imposer un parti unique de fait, on ne peut se permettre d’écrire, comme le fait Loseke, que «Monsieur Tshisekedi sera surtout le candidat du peuple congolais plutôt que celui de l’UDPS". Quels que soient ses mérites, Tshisekedi ne peut être que le candidat d’un parti ou d’une coalition des partis. Saluer en lui le candidat du peuple, c’est reproduire ce que l’on reproche à Joseph Kabila. C’est mystifier la réalité. Et quand Loseke affirme que Tshisekedi «a besoin de ressources humaines et matérielles pour remporter ces élections en vue de baliser notre chemin vers la démocratie devenue une illusion avec le règne de Joseph Kabila, on serait tenté de lui demander dans quel monde il vit tellement il reste aveugle au spectacle désolant offert par les autres «jeunes démocraties» africaines dans lesquelles Joseph Kabila ne joue aucun rôle. Ne sont-ils pas légion les Africains ayant le même profil politique que Tshisekedi, mais qui ont lamentablement échoué à concrétiser le rêve démocratique de leurs peuples? Faut-il attendre d’arriver au pouvoir pour baliser la voie de la démocratie?
Qu’on se le tienne pour dit : la situation actuelle du Congo est le résultat obligé d’un processus de démocratisation menée par des acteurs politiques n’ayant aucune capacité d’anticipation. Le désenchantement généralisé était prévisible. Et ceci n’est pas l’apanage du Congo. Il s’agit d’un phénomène à l’échelle continentale déjà à l’œuvre au lendemain des indépendances. La deuxième page de couverture de notre livre « L’ajustement politique africain. Pour une démocratie endogène au Congo-Kinshasa » (Paris, L’Harmattan, Montréal, L’Harmattan Inc., 1999) souligne : «Le destin de l’Afrique se joue dans un cercle vicieux. Après la démocratie des années 60, on est passé à l’autocratie, au nom de l’Unité nationale et du Développement, avant de retourner à la démocratie des années 90, qui s’efface de nouveau au profit de l’autocratie ». Au Congo, la démocratie des années 90 s’est limitée à la tenue des élections de 2006 pendant que l’autocratie restait permanente. A qui la faute? La réponse est simple. Mobutu Sese Seko, Tshisekedi wa Mulumba, Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, Kengo wa Dondo, Vital Kamerhe, Loseke Nembalemba, bref tous les grands noms de la politique congolaise n’ont jamais entamé la moindre réflexion sur la démocratie. Ils ne se sont jamais posé la question de savoir pourquoi les processus de démocratisation africains aboutissaient toujours à l’impasse. Dès lors, ils n’ont pu explorer d’autres pistes que la démocratie de façade. En fait, au Congo comme ailleurs en Afrique, nos hommes politiques autorisés à penser ne sont que de grands analphabètes au chapitre de la démocratie. De véritables tonneaux vides ! La vérité qu’il convient de retenir aujourd’hui est que suite au manque criant de clairvoyance, la classe politique congolaise a réussi à pérenniser la dictature de Joseph Kabila, désormais légitimée par les deux chambres du parlement. Seul un coup de force pourrait l’abattre tôt ou tard. Même si par bonheur l’alternance se faisait un jour à travers les urnes, seule l’ampleur de l’autocratie pourrait changer. L’autocratie, elle, aurait toujours de beaux jours devant elle aussi longtemps que la nation s’obstinerait à suivre la voie de la démocratie partisane et conflictuelle. On ne le dira jamais assez.
Une chose est certaine, si l’objectif de la lutte de l’opposition est de battre Joseph Kabila à la prochaine élection présidentielle, la candidature de Tshisekedi serait mieux placée que celle de Kamerhe. Le problème est qu’à travers son affirmation, Loseke se révèle être un bien drôle de combattant pour la démocratie. Il a mille et une fois raison quand il écrit que «l’amnésie est une des caractéristiques importantes dans le comportement de la classe politique congolaise particulièrement l’opposition politique. C’est ainsi que cette dernière est toujours contrainte de subir les événements au lieu de les précéder en adoptant des stratégies alternatives appropriées». Si Loseke se félicite du fait que son ECiDé et l’UDPS aient anticipé l’agenda électoral caché de Joseph Kabila et ses partisans en envisageant une candidature unique de l’opposition dès décembre 2009, il reste néanmoins amnésique à bien d’égards. Qu’on se souvienne d’une des réflexions du député national Kiakwama à la conférence-débat de Montréal du 24 juillet 2010 : «Si le seul programme de l’opposition est : qu’il s’en aille, et que le nôtre le remplace, tout ira mieux !, alors nous ne bâtirons pas le Congo. Nous avons mis cette logique en œuvre en 1960 à l’indépendance, en 1965 à l’avènement de Mobutu, en 1997 à son départ, en 2001 à la mort de Laurent-Désiré Kabila… sans résultat probant». A la lumière de cette observation pertinente, on a du mal à toucher du doigt la capacité d’anticipation de Loseke quand il soutient le plus naturellement que «ce qu’il faut fondamentalement savoir est que lorsqu’on poursuit véritablement le même objectif comme le nôtre qui est de chasser Joseph Kabila démocratiquement du pouvoir, il n’y aura pas de grosses difficultés à se mettre d’accord sur un programme commun de gouvernement». Qui de Loseke et Kamerhe met la charrue avant les bœufs? N’est-ce pas de cette manière que l’opposition s’est faite piégée en allant aux élections présidentielles de 2006 dans l’espoir que le vainqueur mettrait en place les réformes tant attendues? L’opposition ne lutte-t-elle pas encore aujourd’hui pour l’indépendance de la justice, la mise en place de la cour constitutionnelle et l’installation du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication?
Loseke note avec raison que l’agenda électoral caché du pouvoir contient
«d’autres stratégies». Kamerhe en dévoile deux. «La loi électorale en préparation va comporter entre autres deux articles portant respectivement limitation à 70 ans, l’âge maximum d’éligibilité du candidat à l’élection présidentielle et excluant les formations politiques n’ayant pas un minimum de cinq années d’existence de la faculté de présenter de candidat au scrutin présidentiel». Une façon claire pour Joseph Kabila de se débarrasser de deux concurrents de taille : Tshisekedi et Kamerhe. Dans ce cas, de quelle clairvoyance Loseke fait-il montre en tournant au ridicule la proposition de Kamerhe et en martelant que «la bipolarisation Kabila-Tshisekedi découle d’une logique implacable après analyse objective des paramètres en notre possession»?
Il y a mieux pour souligner l’amnésie de Loseke. Il annonce, toujours avec raison, bien d’autres stratégies de Joseph Kabila : «la manipulation du fichier électoral, l’infiltration de la vraie opposition politique par de faux opposants, la déstabilisation de l’UDPS et son leader et, bien évidemment, la corruption massive, à venir, dans des régions hostiles à la candidature du rais». Nous revoici dans l’ambiance manichéenne qui a rythmé le processus de démocratisation avant la résurrection d’un aventurier nommé Laurent-Désiré Kabila. Seul Tshisekedi était le vrai opposant. Tous les autres n’étaient que de la racaille. On connait la suite. Plus l’UDPS discréditait ou excommuniait les «faux» opposants, plus l’avenir de Tshisekedi se situait derrière lui. Rejouer un air aussi fatal, n’est-ce pas être amnésique? Par ailleurs, quand Loseke souligne si bien la tricherie à grande échelle en préparation dans le camp du pouvoir, il laisse entendre que le résultat de l’élection sera contesté et que dans ce cas, la cour suprême, dont l’avis est connu d’avance, sera l’ultime arbitre. Quelle lucidité politique, quelle stratégie alternative cette projection dicte-t-elle dans l’esprit de Loseke qui affirme que
«l’objectif principal est de battre Joseph Kabila malgré les moyens de l’Etat dont il dispose. L’unique solution sera de lui opposer un candidat qui réunit les critères permettant à l’opposition d’atteindre cet objectif. Ce candidat n’est autre que Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba»? Est-ce là la marque d’un homme politique d’une grande capacité d’anticipation? N’est-ce pas naviguer à vue que de s’acharner à identifier et à vendre l’image d’un homme qui s’en va livrer un combat perdu d’avance?
L’opposition congolaise doit savoir ce qu’elle veut. Quand on a milité pour le multipartisme intégral et qu’on accuse avec raison Joseph Kabila d’imposer un parti unique de fait, on ne peut se permettre d’écrire, comme le fait Loseke, que «Monsieur Tshisekedi sera surtout le candidat du peuple congolais plutôt que celui de l’UDPS". Quels que soient ses mérites, Tshisekedi ne peut être que le candidat d’un parti ou d’une coalition des partis. Saluer en lui le candidat du peuple, c’est reproduire ce que l’on reproche à Joseph Kabila. C’est mystifier la réalité. Et quand Loseke affirme que Tshisekedi «a besoin de ressources humaines et matérielles pour remporter ces élections en vue de baliser notre chemin vers la démocratie devenue une illusion avec le règne de Joseph Kabila, on serait tenté de lui demander dans quel monde il vit tellement il reste aveugle au spectacle désolant offert par les autres «jeunes démocraties» africaines dans lesquelles Joseph Kabila ne joue aucun rôle. Ne sont-ils pas légion les Africains ayant le même profil politique que Tshisekedi, mais qui ont lamentablement échoué à concrétiser le rêve démocratique de leurs peuples? Faut-il attendre d’arriver au pouvoir pour baliser la voie de la démocratie?
Qu’on se le tienne pour dit : la situation actuelle du Congo est le résultat obligé d’un processus de démocratisation menée par des acteurs politiques n’ayant aucune capacité d’anticipation. Le désenchantement généralisé était prévisible. Et ceci n’est pas l’apanage du Congo. Il s’agit d’un phénomène à l’échelle continentale déjà à l’œuvre au lendemain des indépendances. La deuxième page de couverture de notre livre « L’ajustement politique africain. Pour une démocratie endogène au Congo-Kinshasa » (Paris, L’Harmattan, Montréal, L’Harmattan Inc., 1999) souligne : «Le destin de l’Afrique se joue dans un cercle vicieux. Après la démocratie des années 60, on est passé à l’autocratie, au nom de l’Unité nationale et du Développement, avant de retourner à la démocratie des années 90, qui s’efface de nouveau au profit de l’autocratie ». Au Congo, la démocratie des années 90 s’est limitée à la tenue des élections de 2006 pendant que l’autocratie restait permanente. A qui la faute? La réponse est simple. Mobutu Sese Seko, Tshisekedi wa Mulumba, Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, Kengo wa Dondo, Vital Kamerhe, Loseke Nembalemba, bref tous les grands noms de la politique congolaise n’ont jamais entamé la moindre réflexion sur la démocratie. Ils ne se sont jamais posé la question de savoir pourquoi les processus de démocratisation africains aboutissaient toujours à l’impasse. Dès lors, ils n’ont pu explorer d’autres pistes que la démocratie de façade. En fait, au Congo comme ailleurs en Afrique, nos hommes politiques autorisés à penser ne sont que de grands analphabètes au chapitre de la démocratie. De véritables tonneaux vides ! La vérité qu’il convient de retenir aujourd’hui est que suite au manque criant de clairvoyance, la classe politique congolaise a réussi à pérenniser la dictature de Joseph Kabila, désormais légitimée par les deux chambres du parlement. Seul un coup de force pourrait l’abattre tôt ou tard. Même si par bonheur l’alternance se faisait un jour à travers les urnes, seule l’ampleur de l’autocratie pourrait changer. L’autocratie, elle, aurait toujours de beaux jours devant elle aussi longtemps que la nation s’obstinerait à suivre la voie de la démocratie partisane et conflictuelle. On ne le dira jamais assez.
Author: Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo
Source: Congoindépendant 2003-2011, du 08 Février 2011
Source: Congoindépendant 2003-2011, du 08 Février 2011
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