A 50 km de Tripoli, Zaouiyah, tombée aux mains des insurgés, a été aussitôt encerclée par des forces fidèles à Kadhafi. Des barricades sont apparues dans certains quartiers de Tripoli. Un général passé aux côtés des insurgés se dit prêt à aider à "libérer" la capitale.
Le face-à-face se déroule à une cinquantaine de kilomètres seulement de Tripoli, à Zaouiyah. Une ville tombée ce week-end aux mains des insurgés, prenant de court des autorités libyennes qui avaient décidé d'en faire une image de propagande montrant que l'ordre règne en Libye, et qui y avaient emmené des journalistes étrangers. Une fois sur place, au lieu de trouver une ville calme et contrôlée par le pouvoir, ils ont découvert une cité déjà prise par la révolution libyenne. Mais déjà encerclée, aussi, par des partisans de Kadhafi prêts à mener la contre-offensive. Les murs noircis par les flammes portaient les traces de nombreux impacts de balles tandis que des carcasses de véhicules incendiés étaient abandonnées dans les rues.
Selon les insurgés, environ 2000 partisans de Kadhafi ont été massés autour de la ville. "Si nous nous battons pour la liberté, nous sommes prêts à mourir pour elle", a dit un ancien commandant de police ayant rallié la rébellion. Avant de souligner que 2000 policiers avaient fait défection et se tenaient prêts à défendre la ville aux côtés des insurgés. Des militaires auraient, eux aussi, changé de camp. Les insurgés disposent de plusieurs chars et de batteries anti-aériennes. Au-delà du dernier barrage tenu par les rebelles, les forces fidèles à Kadhafi étaient déployées en nombre, elles aussi avec des chars et des armes anti-aériennes montées sur des pick-ups.
"Tous les ordres (...) sont refusés"
Dans la capitale même, des habitants ont érigé des barricades de pierres et de palmiers en proclamant ouvertement leur hostilité à Mouammar Kadhafi, dont les forces de sécurité ont disparu des rues de certains quartiers. Et dans l'est du pays, passé totalement aux mains de la rébellion, un général affirme que ses hommes sont prêts à venir en aide aux rebelles de l'Ouest. "Nos frères à Tripoli disent: 'Nous allons bien pour le moment, nous n'avons pas besoin d'aide.' S'ils réclament de l'aide, nous sommes prêts à intervenir", a dit le général Ahmed el Gatrani, l'un des plus hauts gradés des mutins de Benghazi. D'après des habitants de cette ville, plusieurs centaines de personnes ont déjà pris la direction de Tripoli pour aider les habitants de la capitale à renverser définitivement le régime de Mouammar Kadhafi. "Nos frères à Tripoli disent: 'Nous allons bien pour le moment, nous n'avons pas besoin d'aide.' S'ils réclament de l'aide, nous sommes prêts à intervenir", a dit le général Ahmed Gatrani, l'un des plus hauts gradés des mutins de Benghazi, capitale de la Cyrénaïque et deuxième ville du pays.
D'après des habitants de cette ville, plusieurs centaines de personnes ont déjà pris la direction de Tripoli pour aider les habitants de la capitale à renverser définitivement le régime de Mouammar Kadhafi. Mais le général Gatrani affirme que l'armée ne bougera pas sans un appel des commandants mutins de la capitale. "A Tripoli, (les partisans de Kadhafi) contrôlent encore une unité mais elle sera bientôt aux côtés du peuple", affirme le gradé, sans préciser d'où il tient ces informations. "Tous les ordres qu'il donne aux forces aériennes sont refusés. Il ne dispose plus que de quelques unités dans les secteurs qu'il contrôle encore et tout le reste est de notre côté". Pour le général, "Tripoli est retenue en otage", et Syrte, le fief de Kadhafi à mi-chemin entre Tripoli et Benghazi, est sur le point de tomber.
Signe de leur volonté de tourner déjà la page Kadhafi, les dirigeants de la contestation ont mis en place un "Conseil national indépendant" représentant les villes tombées aux mains des insurgés. Pourtant, dans un discours surréaliste tenu dimanche soir lors d'un entretien par téléphone avec une chaîne de télévision serbe, Pink TV, le colonel Kadhafi a affirmé que "la Libye est complètement calme". A quelques exceptions près : "des gens ont été tués par des bandes terroristes qui appartiennent sans aucun doute à Al-Qaïda", a-t-il tout juste reconnu au 13e jour d'une révolte sans précédent, précisant qu'un "petit groupe" d'opposants était actuellement "encerclé".
Source: TF1 News (d'après agence), le 28 février 2011 à 07h30, mis à jour le 28 février 2011 à 07:34
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