LA DELEGATION DE BANYAMULENGE DE KINSHASA DENONCE LA XENOPHIE DU PPRD
Le gouvernement
n’entend pas tolérer un quelconque mouvement xénophobe contre la communauté
tutsi de la RDC suite à des élans de colère populaire suscitée par la rébellion
des insurgés du M.23 au Nord-Kivu, a clairement signifié le ministre de
l’Intérieur à une délégation de cette communauté venue lui exprimer ses
inquiétudes face à un dérapage xénophobe qu’elle redoute L’exacerbation que
suscite dans les esprits des Congolais l’insurrection rebelle de Bosco Ntanganda
et comparses que le public identifie comme le front armé de la communauté tutsi
en RDC comporte un risque sérieux d’explosion d’un fort sentiment xénophobe
contre cette communauté. Cette propension xénophobe a commencé même à transpirer
dans le cercle du parti proche du président de la République, le PPRD (Parti du
peuple pour la reconstruction et la démocratie) qui a dénoncé mercredi à sa
matinée politique l’agressivité des rebelles du M.23 en appelant la population
congolaise à la mobilisation générale contre les comploteurs de la
déstabilisation de la RDC. Face à la menace entrevue de dérapage xénophobe
contre la communauté tutsi, ses représentants n’ont pas tardé à exprimer leurs
inquiétudes. Et pour vite parer à toute éventualité, ils ont démarché pour
obtenir rapidement des garanties de sécurité auprès des autorités
gouvernementales. C’est dans ce contexte que l’autorité gouvernementale en
charge de l’administration et de la sécurité du territoire qui oeuvre en étroite
liaison avec la haute hiérarchie du pays a accédé avec diligence à la requête
des représentants de la communauté tutsi. Le ministre de l’Intérieur, Sécurité,
Décentralisation et Affaires coutumières, M. Richard Muyej Mangeze Mans, a, en
effet, vite accédé à la demande lui soumise en acceptant de recevoir jeudi la
délégation de la communauté tutsi qui sollicitait présenter ses doléances. Plus
d’une dizaine de membres de cette communauté ont constitué la dite délégation
conduite auprès du ministre Muyej par un de leurs leaders en vue en la personne
de l’ancien Vice-président de la République dans le système 1 + 4, Me Azarias
Ruberwa, également ancien chef rebelle de l’ex-RCD/Goma. Acette audience leur
accordée dans la salle des réunions au cabinet de travail du patron de la
territoriale, les hôtes du ministre ont soumis à ce dernier toutes leurs
préoccupations. Leur porte-parole désigné pour exprimer leurs doléances a étalé
la préoccupante situation qu’ils redoutent de faire les frais d’une chasse aux
sorcières dans le système 1 + 4. Dans le plaidoyer de défense de leur cause, le
porte-parole a évoqué sans détours la menace perçue dans les diatribes proférées
mercredi par les ténors du PPRD à la matinée politique organisée par cette
formation politique. Il va sans dire que les interlocuteurs du ministre de
l’Intérieur ont épinglé comme source de menace pour leur vie la mobilisation
générale décrétée par le PPRD pour soutenir les forces combattantes des FARDC au
front de la guerre leur menée par les rebelles du M.23 dont plus personne ne
doute du soutien extérieur du Rwanda, le pays foyer de la communauté tutsi dans
la région. Le chef de file de la délégation, ci-devant Me Azarias Ruberwa n’a
pas méconnu les actes de barbarie que commettent les rebelles du M.23 à l’Est de
la RDC. Il a indiqué que la communauté tutsi les désapprouve et les dénonce
fermement. Il lancera ensuite un message de paix au nom de son groupe ethnique
en appelant à l’arrêt immédiat de la guerre. Pour sa part, le ministre Richard
Muyej très réceptif a écouté attentivement les doléances lui présentées par ses
hôtes. Prenant ensuite la parole pour leur répondre, il commencera par les
tranquilliser en leur signifiant que le gouvernement ne tolérera ni ne permettra
de dérapage xénophobe vis-à-vis de quelque groupe ethnique que ce soit.
Conformément aux préoccupations lui soumises, le ministre de l’Intérieur,
Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières a rassuré les membres de la
délégation de la communauté tutsi en RDC que le gouvernement veillera à assurer
la protection des personnes pour lesquelles il est prévenu des menaces encourues
d’atteinte à leur intégrité physique. C’est finalement dans une autre plaidoirie
cette fois de la paix que le ministre Muyej s’est lancé devant ses
interlocuteurs. Le patron de la territoriale et des services de l’ordre et la
sécurité a invité la population à la sérénité que lui-même sait afficher devant
ses hôtes comme il l’a aussi démontré devant la délégation tutsi, en insistant
sur la culture de la paix et la mobilisation pour la solidarité nationale.
L’heure ne doit pas être à la division dans les rangs de toute mosaïque ethnique
nationale mais à se serrer tous les coudes face aux ennemis de la paix. Le
ministre a été relayé dans ses propos par le gouverneur de la ville de Kinshasa,
M. André Kimbuta, qui a assisté à l’audience qui a fini par baigner dans une
ambiance de jovialité.
Author: Daniel Nzuzi/MMC
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