Capture d'une image vidéo non datée et non située réalisée le 23 juillet 2011 et attribuée à Anders Behring Breivik où il apparaît vêtu d'une combinaison de plongée et armé d'un fusil d'assaut. (© AFP photo AFP)
Un tortueux manifeste de 1.500 pages rédigé pendant des années et diffusé juste avant les attaques d’Oslo éclaire les haines du suspect Anders Behring Breivik, «chasseur de marxistes» lancé dès 2002 dans une croisade contre l’islam, le socialisme et les médias.Dans ce très long texte mélangeant carnet de bord, manuel de l’apprenti terroriste, références historiques aux extrémistes chrétiens et propagande politique, le Norvégien de 32 ans se présente comme «Commandeur des Chevaliers Justiciers» et montre qu’il mesure la portée de ses projets meurtriers.
«Je serai étiqueté comme le plus grand monstre (nazi) depuis la Seconde Guerre mondiale», écrit-il ainsi dans le document rédigé en anglais sous le titre «Une déclaration européenne d’indépendance - 2083», sous le pseudonyme d’Andrew Berwick, une anglicisation de son nom.
Le texte, que l’AFP a obtenu, semble avoir été achevé quelques heures seulement avant le début de la double attaque d’Oslo.
Il se termine par ces mots: «je pense que ceci sera ma dernière entrée. Nous sommes maintenant le vendredi 22 juillet, 12H51». Suivent des photos du suspect le présentant notamment avec un fusil d’assaut portant un écusson «chasseur de marxistes».
«Fondamentaliste chrétien» selon les enquêteurs, Anders Behring Breivik a, selon son avocat et la police, reconnu être responsable du carnage qui a fait au moins 92 morts à Oslo et sur l’île d’Utoeya. Il a affirmé avoir agi seul.
Dans son manifeste, le Norvégien de 32 ans fait remonter le début de son odyssée à 2002 à Londres avec la fondation, en compagnie de huit autres personnes (anonymes), de «l’Ordre militaire et tribunal pénal européen - les chevaliers Templiers», en référence au célèbre ordre religieux combattant des Croisades.
Son but: «une guerre préventive contre les régimes culturellement marxistes/multiculturalistes d’Europe» afin «de repousser, battre ou affaiblir l’invasion/colonisation islamique en cours, pour avoir un avantage stratégique dans une guerre inévitable avant que la menace ne se matérialise», écrit Behring Breivik.
«Le temps du dialogue est passé. Nous avons donné une chance à la paix. L’heure de la résistance armée a sonné», dit-il également.
Frappé d’une croix des Templiers sur sa première page, le texte est rempli de références à des chefs de guerre chrétiens dans les conflits contre les musulmans.
Mais la préparation concrète de son projet commence réellement à l’automne 2009, selon le manifeste.
«Je suis dans un changement de phase de mon projet», écrit-il à cette période, en expliquant avoir fondé une entreprise minière et une petite ferme pour servir de «couverture» à ses achats de produits explosifs.
«Il faut maintenant que j’achète légalement un fusil semi-automatique et un (pistolet) Glock», écrit-il en septembre 2010, deux armes pour lesquelles il a obtenu une licence, selon les médias norvégiens.
A partir de mai 2011, son carnet de bord se précise: il tient un journal de ses préparatifs, de ses achats (notamment d’explosifs) et de ses déplacements.
Au-dessus d’une liste de produits dont il a besoin pour fabriquer une bombe, il ironise: «tout cela devrait être facile à acheter, sauf si on s’appelle Abdullah Rachid Mohammed…».
Il établit une liste des pays à cibler en Europe, essentiellement liée à leurs proportions d’habitants musulmans, la France en tête.
«Une cible prioritaire est la réunion annuelle d’un parti socialiste/social-démocrate», écrit le Norvégien qui mentionne également «les rassemblements de journalistes» ou «les festivals culturels» mais aussi les centrales nucléaires ou les bâtiments officiels.
C’est finalement le siège du gouvernement de centre-gauche norvégien et un camp d’été de la jeunesse travailliste qui ont été visés vendredi.
Seule limite: le bilan de la «lutte contre les élites multiculturalistes en Europe» ne devrait pas dépasser «45.000 morts et un million de blessés», en vertu du «principe de proportionnalité».
L’auteur revendique également la paternité d’une vidéo de 12 minutes, résumé visuel du manifeste, publiée sur le site Youtube le jour des attentats et retirée samedi.
«Je serai étiqueté comme le plus grand monstre (nazi) depuis la Seconde Guerre mondiale», écrit-il ainsi dans le document rédigé en anglais sous le titre «Une déclaration européenne d’indépendance - 2083», sous le pseudonyme d’Andrew Berwick, une anglicisation de son nom.
Le texte, que l’AFP a obtenu, semble avoir été achevé quelques heures seulement avant le début de la double attaque d’Oslo.
Il se termine par ces mots: «je pense que ceci sera ma dernière entrée. Nous sommes maintenant le vendredi 22 juillet, 12H51». Suivent des photos du suspect le présentant notamment avec un fusil d’assaut portant un écusson «chasseur de marxistes».
«Fondamentaliste chrétien» selon les enquêteurs, Anders Behring Breivik a, selon son avocat et la police, reconnu être responsable du carnage qui a fait au moins 92 morts à Oslo et sur l’île d’Utoeya. Il a affirmé avoir agi seul.
Dans son manifeste, le Norvégien de 32 ans fait remonter le début de son odyssée à 2002 à Londres avec la fondation, en compagnie de huit autres personnes (anonymes), de «l’Ordre militaire et tribunal pénal européen - les chevaliers Templiers», en référence au célèbre ordre religieux combattant des Croisades.
Son but: «une guerre préventive contre les régimes culturellement marxistes/multiculturalistes d’Europe» afin «de repousser, battre ou affaiblir l’invasion/colonisation islamique en cours, pour avoir un avantage stratégique dans une guerre inévitable avant que la menace ne se matérialise», écrit Behring Breivik.
«Le temps du dialogue est passé. Nous avons donné une chance à la paix. L’heure de la résistance armée a sonné», dit-il également.
Frappé d’une croix des Templiers sur sa première page, le texte est rempli de références à des chefs de guerre chrétiens dans les conflits contre les musulmans.
Mais la préparation concrète de son projet commence réellement à l’automne 2009, selon le manifeste.
«Je suis dans un changement de phase de mon projet», écrit-il à cette période, en expliquant avoir fondé une entreprise minière et une petite ferme pour servir de «couverture» à ses achats de produits explosifs.
«Il faut maintenant que j’achète légalement un fusil semi-automatique et un (pistolet) Glock», écrit-il en septembre 2010, deux armes pour lesquelles il a obtenu une licence, selon les médias norvégiens.
A partir de mai 2011, son carnet de bord se précise: il tient un journal de ses préparatifs, de ses achats (notamment d’explosifs) et de ses déplacements.
Au-dessus d’une liste de produits dont il a besoin pour fabriquer une bombe, il ironise: «tout cela devrait être facile à acheter, sauf si on s’appelle Abdullah Rachid Mohammed…».
Il établit une liste des pays à cibler en Europe, essentiellement liée à leurs proportions d’habitants musulmans, la France en tête.
«Une cible prioritaire est la réunion annuelle d’un parti socialiste/social-démocrate», écrit le Norvégien qui mentionne également «les rassemblements de journalistes» ou «les festivals culturels» mais aussi les centrales nucléaires ou les bâtiments officiels.
C’est finalement le siège du gouvernement de centre-gauche norvégien et un camp d’été de la jeunesse travailliste qui ont été visés vendredi.
Seule limite: le bilan de la «lutte contre les élites multiculturalistes en Europe» ne devrait pas dépasser «45.000 morts et un million de blessés», en vertu du «principe de proportionnalité».
L’auteur revendique également la paternité d’une vidéo de 12 minutes, résumé visuel du manifeste, publiée sur le site Youtube le jour des attentats et retirée samedi.
Source: AFP-Monde, du 24/07/2011 à 15h18
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