Autodidacte, il remarque, pendant sa carrière, comment l’administration coloniale exploite les matières premières de son pays et découvre qu’elles jouent un rôle capital dans l’économie mondiale, ce que beaucoup de Congolais ignorent.
Il est l’un des rares Congolais à recevoir, en septembre 1954, la carte d’«immatriculé», réservée par l’administration belge à quelques éléments remarqués du pays. A l’époque, cette carte n’était détenue que par 200 Congolais sur les 13 millions d’habitants.
Son militantisme commence depuis lors. En 1955, il fonde l’ « Association du personnel indigène de la colonie » (APIC). Avec le libéralisme politique initié par la Colonie, Lumumba adhère au parti libéral et commence à exercer des activités politiques qui lui voudront la prison en .1956. Libéré très vite, il est à Bruxelles en 1958, à l’occasion de l’exposition. Il s’élève contre le traitement réservé au peuple congolais par l’exposition. Celle-ci véhicule une image peu flatteuse à leur endroit. Dès son retour au Congo, fonde le Mouvement national congolais (MNC), à Léopoldville le 5 octobre 1958 avec lequel il revendique l’indépendance de son pays notamment durant à la conférence panafricaine d’Accra.
En en octobre 1959 le MNC et d’autres partis indépendantistes organisent une réunion à Stanleyville. C’est le début des démêlés politiques de Lumumba. Il est arrêté après des échauffourées qui ont fait une trentaine de morts. Le 21 janvier 1960 il est condamné à 6 mois de prison. Il est libéré en toute hâte le 26 janvier pour participer à une table ronde réunissant les principaux représentants de l’opinion congolaise à Bruxelles,
Confrontée à la pression du front uni des représentants congolais, la Belgique accorde immédiatement au Congo l’indépendance3, qui est fixée au 30 juin 1960.
Ce jour-là, lors de la cérémonie d’accession à l’indépendance du pays, Lumumba prononce un discours virulent dénonçant les abus de la politique coloniale belge depuis 1885. Au lieu de s’adresser au roi des Belges présent à la cérémonie, et qui venait de prononcer un discours convenu et paternaliste, Lumumba commença son allocution par une salutation « aux Congolais et Congolaises, aux combattants de l’indépendance… ». Son discours proclame vivement que l’indépendance marque la fin de l’exploitation et de la discrimination et le début d’une ère nouvelle de paix, de justice sociale et de libertés.
Le MNC et ses alliés remportent les élections organisées en mai et, le 23 juin 1960, Patrice Émery Lumumba devient le premier ministre du Congo indépendant.
Néanmoins, en attendant la formation des premières promotions d’officiers congolais, une grande partie des cadres de l’armée restent belges et les soldats noirs se révoltent, tuant les officiers blancs et violant les femmes belges. Pratiquement tous les cadres belges prendront alors la fuite.
Lumumba décrète l’africanisation de l’armée et double la solde des soldats. La Belgique répond par l’envoi de troupes pour protéger ses ressortissants au Katanga (riche région minière, dominée par la puissante entreprise qu’était l’Union minière du Haut Katanga) et soutient la sécession de cette région menée par Moïse Kapenda Tshombé.
Le 4 septembre 1960, le président Joseph Kasa-Vubu annonce à la radio la révocation de Lumumba ainsi que des ministres nationalistes ; il le remplace le lendemain matin par Joseph Iléo. Toutefois, Lumumba déclare qu’il restera en fonction ; le conseil des ministres et le Parlement votent une motion de maintien. Puis, à son tour, il révoque le président Kasa-Vubu, sous l’accusation de haute-trahison et appelle à Léopoldville une partie des troupes de l’ANC stationnées à Stanleyville et au Kasaï.
Suite à un coup d’État, Joseph Désiré Mobutu prend le pouvoir, crée le Collège des Commissaires généraux et assigne à résidence les dirigeants congolais. Arrêté et mis en résidence surveillée le 10 octobre, Lumumba fait passer un mot d’ordre secret demandant à ses amis politiques de le rejoindre à Stanleyville, où ils établissent un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga. Le 27 novembre, Lumumba s’échappe avec sa famille de sa résidence de Tilkens à Kalina, et tente de gagner Stanleyville à bord de sa Chevrolet avec son escorte. Son évasion n’est découverte que trois jours après. Grâce à cette avance, persuadé d’avoir réussi à échapper à ses ennemis, il harangue ses partisans sur son passage, ce qui permet au major Gilbert Pongo, officier de liaison de services de renseignements, de le retrouver. Après un premier échec à Port Francqui le 1er décembre, il est arrêté à Lodi, dans le district de la Sankuru et ramené à Mweka, où Pongo l’embarque à bord de son avion vers Léopoldville, puis transféré au camp militaire Hardy de Thysville sous la garde des hommes de Louis Bobozo. Leur transfert est un moment envisagé au fort de Shinkakasa à Boma.
Le 17 janvier 1961, Patrice Lumumba, Maurice Mpolo et Joseph Okito sont conduits par avion à Élisabethville, au Katanga, et livrés aux autorités locales. Lumumba, Mpolo et Okito seront conduits dans une petite maison sous escorte militaire où ils seront ligotés et humiliés par les responsables katangais comme Moïse Tshombé, Munongo, Kimba, Kibwe, Kitenge..
Source: Echosdafrique.com
(texte élaboré à partir de Wikipédia)
, du 26 avril 2011 19 h 02 min
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