On s’agite autour de la République démocratique du Congo. On s’interroge sur son avenir. Tous les projecteurs d’actualité sont braqués en direction de ce pays. Comme en témoigne cette enquête de BBC Afrique. 5 questions, dites difficiles, sur la République démocratique du Congo. Pourquoi et maintenant ? Pour quel intérêt ?
L’organe de presse britannique, BBC Afrique, dans une publicité relayée par les médias congolais, évoque une de ses traditions de «poser les questions les plus difficiles» (sic) au nom de ses auditeurs. BBC Afrique indique que depuis plus d’une semaine, à travers des interviews et reportages, elle met «un coup de projeteur sur la RDC afin d’éclairer tous les enjeux des élections du 28 novembre».
Les cinq «questions difficiles» de BBC Afrique sont les suivantes :
Les puissances étrangères font-elles la pluie et le beau temps en RDC ?
La démocratie est-elle incompatible avec le développement ?
Comment la RDC profiterait-elle véritablement de son potentiel minier ?
Les voisins du Congo s’immiscent-ils dans les affaires intérieures du pays ?
La RDC est-elle condamnée à rester une menace pour la stabilité régionale ?
Ces interrogations seraient certainement passées inaperçues si elles n’avaient pas été soulevées en cette période précise. Période caractérisée par l’organisation des élections 2011 qui doivent marquer un tournant déterminant de l’histoire de la RDC. Des élections qui sont à la fois un moment d’introspection et d’interpellation pour décider de l’avenir et du devenir de ce pays.
Pourquoi BBC Afrique a-t-elle choisi ce moment précis pour initier son enquête ? Est-ce un hasard ou une coïncidence de calendrier avec un certain agenda ? Ces questions conduisent à s’interroger sur l’opportunité de fameuses cinq questions ?
L’existence des «Plans» machiavéliques
En parcourant les cinq questions de BBC Afrique, l’on se rend à l’évidence qu’elles ne sont pas le fait du hasard. Il s’agit des interrogations qui découlent de longs débats, des initiatives sélectives, des schémas élaborés dans des laboratoires ou officines d’Outre-mer dont l’objectif est de mettre sur pied un nouvel ordre mondial, de définir le rôle de grandes puissances, de faire place aux Etats émergents et de faire face aux défis d’une récession économique impitoyable et d’une crise financière internationale sans précédent qui a déstabilisé toutes les économies nationales, remettant en cause certaines théories jusque-là immuables. Ces questions confirment le déclenchement de la «guerre des espaces économiques». La RDC figure au nombre des pays visés en ce qui concerne l’Afrique.
Ce qui ressort au premier abord c’est qu’il existerait des «Plans machiavéliques». Les auteurs voudraient assurer leurs arrières par rapport aux objectifs visés.
En d’autres termes, cette enquête pourrait servir de support afin de motiver ces plans et les mettre à exécution. Le fait que l’on ait choisi le déroulement des élections 2011 en République démocratique du Congo relève d’une stratégie bien planifiée, assurée que les élections 2011 seraient entachées de graves irrégularités avec cette probabilité de déboucher sur des violences de manière à confirmer cette thèse. Notamment cette légende bien rendue dans la cinquième question : «La RDC est-elle condamnée à rester une menace pour la stabilité régionale ?»
Formulée d’une autre manière, cette question a été à la base de l’institutionnalisation de la «Conférence internationale sur la région des Grands Lacs», CIRGL. Et les quatre thèmes directeurs sont bel et bien repris dans ce questionnaire de BBC Afrique, à savoir Paix et sécurité, Démocratie et bonne gouvernance ; Intégration régionale et développent ; Questions sociales et humanitaires.
Or, il a toujours été reproché à la RDC de dépendre des «puissances étrangères» ; qu’il n’y a pas de démocratie dans ce pays et partant, difficile d’aborder le développement ; que le scandale géologique est devenu un «scandale minier» faisant de la RDC un nouvel eldorado sur fond des contrats léonins; que les guerres d’agression subies par la RDC ont été exécutées par ses voisins, notamment l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi après qu’ils aient brandi le prétexte de «sécurité, de menace de leur intégrité territoriale» à cause d’un voisin qui a difficile à mettre de l’ordre dans sa maison à la suite de la mauvaise gouvernance et de son incapacité de venir à bout des groupes armés. Mauvaise gouvernance qui favorise le pillage de ses richesses dont le fruit revient à une poignée de personnes pendant que la population congolaise croupit dans la pauvreté la plus extrême.
Une vive interpellation
Il ne s’agit nullement d’une première initiative du genre sur la RDC. Bien avant BBC Afrique, des «instituts» ont vu le jour pour s’appesantir sur la situation en Afrique des Grands Lacs, particulièrement en RDC. Des instituts financés dans des capitales périphériques plus intéressées par leurs intérêts, ceux de leurs entreprises à coloration multinationale. On en dirait autant des organisations comme Eastern initiative Congo. Pourquoi se tourner seulement vers l’Est alors que la RDC est une et indivisible.
La démarche de BBC Afrique ne serait qu’une de plus. Elle n’est rien d’autre qu’une vive interpellation à tous les Congolais, plus particulièrement à la classe politique congolaise. Une initiative qui confirme, si besoin en est encore, que la République démocratique du Congo est au centre de gros enjeux régionaux et internationaux ainsi que des intérêts divergents.
Aussi, la réussite des élections 2011 sera déterminante pour l’existence de ce pays en tant qu’Etat et Nation. Mais son échec sera catastrophique pour tout le pays et offrira une belle occasion à tous ces auteurs de différentes initiatives et enquêtes de trouver des réponses faciles à leurs questions difficiles.
Source: Le Potentiel, du 19/12/2011
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