Battu par Joseph Kabila selon les résultats provisoires de la Ceni, Étienne Tshisekedi a invité mercredi 14 décembre le "peuple" congolais à manifester en RDC pour "protéger" une victoire qu’il revendique toujours.
A deux jours de la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle du 28 novembre par la Cour suprême de justice, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), revendique toujours « la victoire » de son leader Étienne Tshisekedi, et a invité mercredi 14 décembre « le peuple à (la) protéger à travers des « manifestations pacifiques » en République démocratique du Congo (RDC).« Se basant sur l'article 26 de la même Constitution, qui garantit la liberté de manifester, l'UDPS demande au peuple de protéger sa victoire à travers des manifestations pacifiques et démocratiques », a déclaré Jacquemin Shabani, secrétaire général du l’UDPS, sans donner aucune indication de lieu ni de date pour ces manifestations.
Jacquemin Shabani a condamné « le comportement coupable des représentants de l'opposition au bureau de la Ceni qui n'ont pas fait preuve de leur sens du devoir et de responsabilité pour sauvegarder la volonté du peuple clairement exprimée dans les urnes. »
"Irrégularités"
De nombreux doutes ont été émis par la communauté internationale sur la validité des résultats provisoires annoncés le 9 décembre par la Commission électorale indépendante (Ceni). Selon les chiffres de la Ceni, Joseph Kabila a été réélu pour cinq ans avec 48,95% contre 32,33% à Étienne Tshisekedi, qui a aussitôt rejeté « en bloc » ce résultat et s'est autoproclamé « président élu » de la RDC.
L'administration américaine a jugé mercredi que « L'élection présidentielle en (RDC) a été gravement entachée d'irrégularités ». Si les États-Unis affirment « ignorer si ces manquements et le peu de transparence du scrutin ont été suffisants pour changer le résultat », le département d’État appelle les autorités congolaises concernées à examiner les allégations d'irrégularités avec le plus d'ouverture et de transparence possibles.
Washington, juge que « la gestion et l'exécution technique de cette élection ont été gravement entachées (d'irrégularités), ont manqué de transparence et n'ont pas été à la hauteur des gains démocratiques vus dans des élections africaines récentes », a ainsi déclaré Victoria Nuland, la porte-parole du département d'État.
Tensions au sud et à l'est
Des observateurs nationaux et internationaux, notamment de l'Union européenne et du Centre Carter ont, depuis la publication des résultats provisoires, déploré le « manque de transparence » ou de « crédibilité » du processus électoral.
Loin de Kinshasa, placée sous haute surveillance policière et militaire jusqu'au début de cette semaine, des tensions secouent particulièrement le sud et l’est du pays, déjà touchés par des violences électorales meurtrières. Mardi et mercredi, des marches pacifiques organisées à Lubumbashi, Bukavu et Goma pour protester contre la réélection de Joseph Kabila ont été dispersées par l’armée et la police.
(Avec AFP)
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