La tension est forte en République démocratique du Congo (RDC), où la Commission électorale pourrait annoncer mardi, tard dans la soirée, les résultats de la présidentielle du 28 novembre. Organisé de façon chaotique, le double scrutin présidentiel et législatif à un tour a été émaillé de violences meurtrières, entaché d'irrégularités et de soupçons de fraudes, ce qui laisse craindre une poussée de violence dans le pays.
Des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre dans plusieurs villes, lundi. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les contestataires à Kinshasa et des coups de feu ont retenti dans une ville de la province occidentale du Kasaï, fief de l'opposant Etienne Tshisekedi.
Depuis quelques jours, le pays et particulièrement sa capitale, Kinshasa – plutôt proche de l'opposition – vivent dans la crainte de violences en cas de contestation des résultats. La police "a pris ses dispositions […] pour maintenir l'ordre public et le rétablir au cas où il y aurait des troubles", a prévenu lundi son chef, le général Charles Bisengimana. Quelque vingt mille militaires sont déployés dans la capitale, où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté. Des violences pourraient éclater aussi au Katanga (Sud-Est), ou dans les Kasaï occidental et oriental (Centre).
JOSPEH KABILA DEVANCE LARGEMENT SES CONCURRENTS
Selon les résultats provisoires, publiés lundi soir, le président sortant, Joseph Kabila, 40 ans, élu en 2006, y confirme son avance (46,4 %) et précède d'environ 1,3 million de voix l'opposant Etienne Tshisekedi (36,2 %), 78 ans, qui rejette ce décompte depuis le départ.
Normalement prévue mardi, l'annonce des résultats complets pour les onze candidats à la présidence pourraient être différée par la Commission électorale, la CENI. "Nous allons d'abord nous assurer que tous les procès-verbaux sont arrivés et que nous avons toutes les informations. Sinon, on ne pourra donner qu'un rapport partiel", a prévenu lundi soir son président, le pasteur Daniel Mulunda, en donnant de nouveaux résultats partiels sur deux tiers des bureaux de vote.
Ce que rejette l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti d'opposition, qui "met en garde M. Mulunda et M. Kabila pour qu'ils respectent la volonté du peuple", a tonné M. Tshisekedi le chef de l'UDPS, ajoutant qu'"en cas de besoin" il lancerait un "mot d'ordre", sans plus de précisions.
Luis Moreno Ocampo, le procureur de la CPI, a rappelé mardi qu'il suivait "de près" la situation en RDC. "Je tiens à réitérer les propos que j'ai déjà tenus le 11 novembre : nous suivons de près la situation sur place et nous ne tolérerons aucun recours à la violence", a-t-il déclaré dans un communiqué.
A Londres, les opposants de Kabila manifestent
Autour de trois cents opposants au président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont manifesté, mardi, devant la résidence de David Cameron, premier ministre britannique, à Londres.
Les manifestants, qui scandaient des slogans et brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit "Dehors Kabila !", ont été repoussés par une cinquantaine de policiers, pour certains en tenue antiémeute. Deux manifestants ont été blessés, deux autres ont été arrêtés.
Source: LEMONDE.FR avec AFP et Reuters, du 07/12/2011
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