Le « printemps arabe ». Nouvelle expression à la mode pour désigner l’ébullition qui s’est emparée des peuples arabes déterminés à en finir avec les monarchies et autres dictatures sous leurs diverses formes. Ce mouvement qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre ne va pas épargner les pays africains au sud du Sahara.
A l’ère de l’Internet, le monde est devenu tout petit. Ce n’est plus, aux dires des initiateurs de la mondialisation, qu’un village aux dimensions planétaires. Les informations circulent très vite, la toile se déploie partout, jusqu’au fond des villages. Du coup, une solidarité s’s’installe, au-delà des frontières naturelles, nationales, linguistiques et raciales. L’échange d’informations devient une préoccupation quotidienne pour tous ceux qui veulent que le monde batte au même rythme cardiaque.
Fini cette époque où les informations étaient filtrées et censurées au profit des dirigeants. Cela s’appelle également démocratisation. Le mouvement démocratique devient irréversible. Il échappe même au contrôle de ses initiateurs occidentaux. Preuve, ce qui s’est passé notamment en Tunisie, en Egypte et se passe encore en Libye. Les dirigeants de ces pays africains ont appris à leurs dépends que la masse silencieuse était une bombe à retardement dont il fallait se méfier.
Ils ont fait confiance à leurs partenaires extérieurs et intérieurs ; ils se sont fiés à leurs forces armées et à leurs services secrets et de répression, sans s’imaginer un seul instant combien ceux- ci étaient limités face à l’éclosion d’une grogne sociale accumulée des années durant. L’adage qui dit qu’on peut tromper un peuple une, deux ou trois fois mais pas toujours vient de se vérifier avec l’histoire récente de ces pays au Nord du Sahara que l’on présentait comme les plus prospères économiquement.
Aujourd’hui, on sait que la vérité est différente des fioritures et autres communications fabriquées pour une consommation ciblée et orientée. Les masques sont tombés et les supercheries ont éclaté au grand jour.
Si les dirigeants au sud du Sahara ont une leçon à retenir, c’est qu’ils devront plus craindre leurs peuples et en faire leurs alliés, les servir plutôt satisfaire les desiderata des partenaires étrangers en contrepartie d’une protection fictive. Le peuple, on peut le mettre au pas, le mener par le bout du nez mais quand il décide de dire non, il se relèvera et ne reculera devant aucune menace, soit-elle les bruits de canons. Leçon arabe.
Author:Willy Kabwe
Source: Le Potentiel, du 25/03/2011
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