La Ligue arabe réunie au Caire doit discuter de l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne.
Les forces loyales à Muammar Kadhafi maintenaient la pression samedi sur les insurgés dans l'est de la Libye alors que la Ligue arabe devait se réunir dans l'après-midi au Caire pour discuter de l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a plaidé pour cette zone d'exclusion aérienne et souhaité que la Ligue "joue un rôle" dans sa mise en place, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Je parle d'une action humanitaire. Il s'agit, avec une zone d'exclusion aérienne, de soutenir le peuple libyen dans sa lutte pour la liberté et contre un régime de plus en plus dédaigneux", a dit M. Moussa.
La Ligue arabe avait fait savoir qu'elle pourrait soutenir la mise en place d'une telle zone, mais s'était dite opposée à une intervention militaire. Aucun membre de la délégation libyenne ne sera autorisé à participer à la réunion de la Ligue.
Vendredi, l'Union européenne et les États-Unis avaient insisté sur la possibilité d'utiliser "toutes les options" contre le régime de Muammar Kadhafi. Mais les 27 pays de l'UE ont souligné que toute intervention était conditionnée à "une nécessité démontrée, une base juridique claire et le soutien de la région". Le président français Nicolas Sarkozy n'a pas exclu une action sans mandat de l'ONU. Il l'a cependant conditionnée à "des agressions massives par des moyens militaires sur des populations civiles, désarmées et non violentes". Le président de l'UE Herman Van Rompuy avait souligné que la Libye était "au bord de la guerre civile".
Insurrection
Au 26e jour de l'insurrection contre Muammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, une mission humanitaire des Nations unies était attendue samedi dans le pays pour "évaluer les besoins humanitaires". "Cette mission doit visiter les hôpitaux et se faire une idée de nos stocks de produits alimentaires et de médicaments", a indiqué vendredi le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaaim. "Les stocks de nourriture et médicaments sont suffisants pour six mois", a-t-il précisé. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) négocie avec les autorités l'envoi d'une mission humanitaire en Libye où des milliers d'immigrants attendent leur rapatriement.
Depuis la mi-février, plus de 250 000 personnes ont fui le pays pour les pays voisins, selon l'ONU, et la répression sanglante de la révolte a fait des centaines de morts. À Ras Lanouf, des médecins ont appelé la Croix-Rouge internationale à l'aide. Vendredi, les forces fidèles à Muammar Kadhafi ont lancé au moins deux attaques aériennes à l'est de cette ville pétrolière stratégique, touchant un poste de contrôle des insurgés et une raffinerie. Ras Lanouf, au sud-ouest de Benghazi, a été pendant une semaine la base avancée des rebelles dans l'Est, qui ont dû l'abandonner après des bombardements intenses jeudi. Peu d'informations filtraient samedi matin sur la situation, les communications téléphoniques étant très perturbées.
"Interlocuteur politique"
À Zawiyah (40 km à l'ouest de Tripoli), bastion rebelle tombé officiellement mercredi après plus de deux semaines de résistance acharnée, les forces du régime ont fêté vendredi leur victoire, selon un journaliste de l'AFP. D'après Khaled Kaaim, "selon un bilan provisoire, il y a eu 14 morts des deux côtés confondus" ces derniers jours. Des témoins ont fait état de combats très violents dans cette ville, certains parlant de "massacres". D'autres ont évoqué des vagues d'arrestations depuis la défaite de la rébellion.
Ailleurs dans le pays, les rebelles contrôlaient toujours Misrata (150 km à l'est de Tripoli) et plusieurs villes du Nord-Ouest, en particulier dans la région montagneuse du Jabal al-Gharbi, selon des témoignages. À Benghazi, les rebelles demeuraient déterminés à combattre. "Nous n'avons pas peur de cette armée composée à 90 % de mercenaires. Nous pouvons les battre", a assuré Khaled, oncle d'un insurgé de 21 ans tué jeudi à Ras Lanouf.
Plus de 10 000 personnes s'étaient rassemblées vendredi dans cette ville pour réclamer le départ du colonel Kadhafi. L'UE a admis le Conseil national de transition (CNT) de l'opposition basé à Benghazi comme un "interlocuteur politique", sans toutefois le reconnaître officiellement comme l'a fait la France. Le président américain Barack Obama, qui s'est dit "préoccupé" par la possibilité d'une victoire de Kadhafi sur le terrain, a annoncé de son côté un représentant auprès de la rébellion.
Le Point.fr - Publié le 12/03/2011 à 11:39 - Modifié le 12/03/2011 à 11:40
Source AFP
Source: Le Point, du 12/03/2011
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