ABIDJAN -- Les forces alliées à Alassane Ouattara, l'un des deux présidents déclarés de Côte d'Ivoire, marchent sur Abidjan, la capitale ivoirienne, après l'offensive lancée lundi sur la moitié sud du pays qui s'est soldée par la prise mardi de trois grandes localités tenues par les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo dans l'ouest, le centre-ouest et l'est.
"La ville de Duekoué (ouest) est totalement sécurisée. Nos troupes font mouvement vers Agnibilékrou (est). Daloa (centre- ouest) est définitivement neutralisée. Les combats se poursuivaient au niveau de Gohitafla pour la prise de Bouaflé ( centre-ouest). Nous progressons désormais vers le sud", a affirmé mardi sur la radio onusienne, Ouattara Seydou, le porte-parole militaire des Forces nouvelles (FN, ex rébellion) qui occupent la moitié nord du pays depuis 2002.
La ville de Duékoué est la sixième localité prise dans l'ouest depuis fin février par l'armée des FN rebaptisée "forces républicaines".
Duékoué (500 km d'Abidjan) est un carrefour stratégique menant vers Yamoussoukro, la capitale politique au centre du pays, et San Pedro, au sud-ouest, où se trouve le principal port d'exportation du cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Les forces "républicaines" qui sont entrées lundi nuit à Daloa, la capitale du centre-ouest, n'ont pas eu à combattre et se pavanaient mardi dans la ville. Selon un habitant, les seuls affrontements ont eu lieu à l'Ecole de gendarmerie de Toroguhé, située à 25 km de la ville, où les FDS auraient essuyé de lourdes peines.
"On n'entend plus de tirs. Daloa est aux mains des forces pro- Ouattara", assure un enseignant en service dans la ville joint au téléphone en début de soirée.
"Moi-même je ne suis pas encore sortis depuis matin de la maison mais la ville est calme et des voisins sont allés faire un tour dans le quartier", a-t-il ajouté.
Daloa, 2ème région militaire du pays, comptait l'un des plus grands bataillons du pays et plusieurs camps de gendarmerie.
A une trentaine de kilomètres de Daloa, la ville d'Issia est également sous contrôle des Forces "républicaines".
Selon des sources militaires, des opérations de ratissage sont en cours pour "sécuriser totalement la ville et permettre la progression vers d'autres villes".
Les forces alliées à Alassane Ouattara avancent également sur le front est.
Après Bondoukou (nord-est) lundi, les villes importantes de l'est, Tanda, Agnibilékrou et Abengourou, le chef-lieu de région ( 200 km d'Abidjan) sont tombées aux mains des forces "républicaines ".
La prise de ces trois importantes localités ouvre aux forces pro-Ouattara la voie d'Abidjan, au coeur du pouvoir de Laurent Gbagbo, où les FDS n'arrivent pas à venir à bout des insurgés armés de la commune d'Abobo.
Cette offensive militaire des forces "républicaines" fait suite à l'échec de toutes les tentatives de résolution pacifique de la crise née de l'élection du 28 novembre dernier.
Alassane Ouattara, déclaré vainqueur du scrutin par la Commission électorale et reconnu par la communauté internationale est toujours retranché dans un hôtel avec son gouvernement.
Le président sortant Laurent Gbagbo, proclamé réélu par le Conseil constitutionnel après invalidation des résultats de la Commission électorale, refuse de lui céder le pouvoir malgré les injonctions des Etats-Unis et de la France, de l'union africaine ( UA) et les sanctions de l'Union européenne (UE).
Le bras de fer entre les deux présidents déclarés a fait au moins 460 morts, selon l'Onu.
Source: Xinhuanet, Publié le 2011-03-30 08:48:27
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