La mutinerie, enclenchée par le général renégat Bosco
Ntaganda et ses hommes, bénéficie du soutien de Kigali. La forme importe peu.
Qu’il s’agisse d’un appui en logistique ou en hommes, ou qu’il s’agisse d’un
soutien passif, en laissant faire des recrutements, facilitant par la même
occasion des infiltrations sur le sol congolais,… Tout cela s’appelle agression.
Le dire c’est bien identifier la source de l’instabilité récurrente dans l’Est
de la RDC.
Le Rwanda est pointé du doigt par le gouvernement de la
République, à la suite d’une enquête menée de manière «professionnelle». Sur le
terrain militaire et des renseignements, les services congolais ont réalisé des
progrès indéniables. Les résultats des investigations et des enquêtes menées, de
main de maître, illustrent parfaitement des avancées obtenues. La reprise de la
situation par les Congolais est présentement une réalité.
Sur le terrain
diplomatique, les choses semblent battre de l’aile. Sur la question de
l’instabilité dans l’Est de la RDC, un consensus minimal existe au sein de la
population. L’adhésion sans faille aux thèses contre les attaques répétées
organisées et planifiées à partir du Rwanda ne souffre d’aucun doute dans la
tête des Congolais de tous les âges, sexes et condition sociale. Tous savent que
le gouvernement rwandais fait de l’instabilité permanente de la RDC, sa
stratégie de maintenance et de prospérité économique.
Plutôt que
d’embrayer dans le même sens, le gouvernement semble se rétracter, en embouchant
de nouveau, la langue des bois dont il est friand lorsqu’il s’agit des
accusations contre le Rwanda. La mutinerie de Bosco Ntaganda est soutenue par
«un pays voisin», dixit le ministre Raymond Tshibanda. Un recul par rapport à la
prestation du porte-parole Lambert Mende qui a usé du même langage que le
Rwanda, à la satisfaction générale des Congolais. Lorsque la ministre rwandaise
des Affaires étrangères charge le gouvernement congolais, le qualifiant
d’incapable à résoudre des problèmes internes, elle ignore certainement
l’existence des sensibilités diplomatiques. Pourquoi s’interdire de lui rendre
la pareille en nommant clairement le Rwanda comme pays agresseur et tirer toutes
les conséquences ? M’Zee Laurent-Désiré Kabila avait-il tergiversé quant à ce ?
Serait-ce une déclaration de guerre que de rappeler le rôle néfaste que joue ce
pays voisin dans l’instabilité dans l’Est de la RDC ? Le déclarer publiquement
constitue plutôt un appel lancé en direction de la communauté internationale
qui, souvent, applique une politique difficilement cernée lorsqu’il s’agit des
rapports sécuritaires entre le Rwanda et la RDC. Le coupable est connu voire
condamné d’avance. Cette tendance doit s’inverser.
Le Rwanda doit être
nommé et considéré comme agresseur de son voisin. C’est aux Congolais de le
marteler sur tous les toits.
Source: Le Potentiel, du 18/06/2012
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