Des rebelles du M23 à Kavumu, dans le
Nord-Kivu, le 3 juin 2012.
Photo AFP/ Mélanie
Gouby
Mercredi, à New York, ont été présentées les annexes du rapport du panel d'experts de l'ONU sur les violations de l'embargo sur les armes. Celles-ci accusent le Rwanda d'avoir appuyé la rébellion du M23 qui se bat dans le Nord-Kivu contre les FARDC, les forces congolaises. Ce jeudi 28 juin, Kinshasa a demandé à Kigali de « cesser d'alimenter la guerre » en RDC. Les autorités rwandaises, elles, promettent de démentir toutes ces informations et, à leur tour, accusent aujourd'hui la RDC de relancer leur collaboration avec les rebelles hutus des FDLR.
C'est dans les annexes de leur rapport que les experts des Nations unies ont
compilé toutes les informations sur le soutien du Rwanda au M23. Pour établir la
quarantaine de pages d'annexes, les experts se sont basés sur des documents
officiels, des interceptions de communications radio, des rapports internes de
l'armée congolaise mais aussi des témoignages directs venant notamment de
déserteurs du M23.
Ils accusent nommément cinq officiers de l'armée rwandaise dont le ministre
de la Défense James Kabarebe, le chef d'état-major Charles Kayonga, et l'ancien
chef des renseignements militaires Jacques Nziza, d'être les principaux
responsables de cet appui aux rebelles de l'Est congolais.
Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l'ONU, le 4 mai, soit deux jours avant la création de son mouvement, le colonel Sultani Makenga, le chef du M23, a ainsi traversé la frontière congolaise pour rencontrer, à Gisenyi, un haut gradé rwandais.
Dans son appui au Mouvement du 23 mars, Kigali fournirait armes, munitions, renseignements et faciliterait le recrutement de combattants sur son territoire. Par exemple, des armes qui ne feraient pas partie de la dotation de l'armée congolaise auraient été retrouvées dans des caches du M23. Ont-elles été fournies par le Rwanda ? Sur ce point, les enquêteurs ne sont pas parvenus à retracer leur origine. Plus grave en revanche, selon des témoignages de soldats congolais et d'anciens responsables rwandais, des militaires du Rwanda auraient directement participé à des combats contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Enfin, d'après les informations recueillies par le panel d'experts de l'ONU, des officiels rwandais ont fait pression sur des hommes politiques, des militaires et des hommes d'affaires des deux Kivu pour qu'ils rejoignent ou qu'ils appuient le M23.
Pour rédiger ce document, les enquêteurs de l'ONU affirment avoir recoupé leurs informations auprès d'au moins cinq sources. Seulement, vraisemblablement pour des raisons de sécurité, tous les témoignages sont anonymes. Autre limite : aucun document, toujours difficile à obtenir, ne vient établir la trace des armes ou des flux financiers à destination du M23.
La RDC collabore avec les FDLR, affirme Kigali
Paul Kagame l'avait déjà affirmé ironiquement : « Le Rwanda n'est pas la cause des problèmes du Congo, ils existaient avant que je naisse ». Le problème du Rwanda, ce sont les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui vivent dans l'est de la RDC, avait souligné le président rwandais. En colère, il avait alors menacé de suspendre sa coopération avec le Congo déclarant : « Si vous ne voulez pas de nous pour faire partie de la solution, alors oubliez-nous ! ».
Manifestement agacée par les accusations contenues dans le rapport des experts des Nations unies, c'est au tour de Yolande Makolo, la directrice de Communication du président, de monter au créneau et elle va loin.
Yolande Makolo accuse carrément la RDC de relancer la coopération entre son armée et les rebelles hutus des FDLR en vue de lancer des attaques contre le Rwanda. Et de préciser : « C'est Julien Paluku Kahongya, le gouverneur du Nord-Kivu qui a été chargé d'identifier des personnalités ayant des contacts avec les FDLR ». Une mission que lui aurait confiée le président Joseph Kabila à travers son conseiller pour les questions de sécurité, Pierre Numbi.
Autres détails que donne Yolande Makolo : les deux responsables politiques qui voyagent avec des passeports belges auraient récemment remis 100 000 dollars à un responsable militaire des FDLR.
Source: RFI,
Selon les informations recueillies par les enquêteurs de l'ONU, le 4 mai, soit deux jours avant la création de son mouvement, le colonel Sultani Makenga, le chef du M23, a ainsi traversé la frontière congolaise pour rencontrer, à Gisenyi, un haut gradé rwandais.
Dans son appui au Mouvement du 23 mars, Kigali fournirait armes, munitions, renseignements et faciliterait le recrutement de combattants sur son territoire. Par exemple, des armes qui ne feraient pas partie de la dotation de l'armée congolaise auraient été retrouvées dans des caches du M23. Ont-elles été fournies par le Rwanda ? Sur ce point, les enquêteurs ne sont pas parvenus à retracer leur origine. Plus grave en revanche, selon des témoignages de soldats congolais et d'anciens responsables rwandais, des militaires du Rwanda auraient directement participé à des combats contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Enfin, d'après les informations recueillies par le panel d'experts de l'ONU, des officiels rwandais ont fait pression sur des hommes politiques, des militaires et des hommes d'affaires des deux Kivu pour qu'ils rejoignent ou qu'ils appuient le M23.
Pour rédiger ce document, les enquêteurs de l'ONU affirment avoir recoupé leurs informations auprès d'au moins cinq sources. Seulement, vraisemblablement pour des raisons de sécurité, tous les témoignages sont anonymes. Autre limite : aucun document, toujours difficile à obtenir, ne vient établir la trace des armes ou des flux financiers à destination du M23.
La RDC collabore avec les FDLR, affirme Kigali
Paul Kagame l'avait déjà affirmé ironiquement : « Le Rwanda n'est pas la cause des problèmes du Congo, ils existaient avant que je naisse ». Le problème du Rwanda, ce sont les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui vivent dans l'est de la RDC, avait souligné le président rwandais. En colère, il avait alors menacé de suspendre sa coopération avec le Congo déclarant : « Si vous ne voulez pas de nous pour faire partie de la solution, alors oubliez-nous ! ».
Manifestement agacée par les accusations contenues dans le rapport des experts des Nations unies, c'est au tour de Yolande Makolo, la directrice de Communication du président, de monter au créneau et elle va loin.
Yolande Makolo accuse carrément la RDC de relancer la coopération entre son armée et les rebelles hutus des FDLR en vue de lancer des attaques contre le Rwanda. Et de préciser : « C'est Julien Paluku Kahongya, le gouverneur du Nord-Kivu qui a été chargé d'identifier des personnalités ayant des contacts avec les FDLR ». Une mission que lui aurait confiée le président Joseph Kabila à travers son conseiller pour les questions de sécurité, Pierre Numbi.
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Autres détails que donne Yolande Makolo : les deux responsables politiques qui voyagent avec des passeports belges auraient récemment remis 100 000 dollars à un responsable militaire des FDLR.
Source: RFI,
Article publié le : jeudi 28 juin 2012 - Dernière modification le : jeudi 28 juin 2012
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