"Le Conseil de sécurité doit rappeler le
Rwanda à ses obligations internationales et exiger le retrait immédiat
et sans conditions des membres des forces armées qui se dissimuleraient
dans les rangs de la rébellion" qui sévit au Nord-Kivu, a déclaré la
République démocratique du Congo dans un courrier adressé au Conseil
sécurité de l’ONU
C’est une étrange partition que jouent la République démocratique du Congo (RDC) et son voisin rwandais. Quelques jours seulement après que les deux pays aient déclaré, le 19 juin, vouloir enquêter ensemble sur la présence de Rwandais aux côtés de rebelles dans l'est de la RDC,
les autorités congolaises ont fortement mis en cause Kigali dans un
courrier adressé mercredi 20 juin au Conseil sécurité de l’ONU.Changement de ton
« Il ressort que le territoire rwandais a servi à la préparation et à la perpétration d'une conspiration qui, après avoir commencé comme une simple mutinerie, évolue dangereusement vers un schéma de rupture de la paix entre deux pays de la région des Grands Lacs », souligne dans ce courrier le ministre des Affaires étrangères de la RDC, Raymond Tshibanda. « Le Conseil de sécurité doit rappeler le Rwanda à ses obligations internationales et exiger le retrait immédiat et sans conditions des membres des forces armées qui se dissimuleraient dans les rangs de la rébellion », ajoute-t-il.
En début de semaine, lors de la visite à Kinshasa de la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, qui a rencontré son homologue congolais Raymond Tshibanda, avant d'être reçue par le chef de l'État Joseph Kabila, le ton a semble-t-il été bien plus cordial. « Les deux voisins ont convenu de rendre opérationnelle la Commission conjointe de vérification chargée notamment d'enquêter sur les suspicions de soutien extérieur aux mutins (...) », indiquait le communiqué publié à l'issue des discussions entre les deux ministres.
Publication d'un rapport bloquée ?
La présence de présumés Rwandais parmi les mutins a été révélée après la fuite d'un rapport interne d'un groupe d'experts de l'ONU sur la RDC, puis confirmée par l'ONG Human Rights Watch. Rapport dont la publication a été décalée de deux semaines. Un diplomate du Conseil de sécurité a indiqué pour sa part qu’il sera bien rendu public et a justifié le délai par « les efforts déployés pour que le Rwanda et la RDC travaillent ensemble pour mettre fin à la menace des rebelles ».
L'ambassadeur de la RDC à l'ONU Ileka Atoki et Human Rights Watch se disent persuadés que les États-Unis ont bloqué la diffusion de ce rapport, ce que Washington nie. « Les États-Unis ne bloquent pas de rapport du groupe d'experts sur la RDC », a insisté dans un communiqué Payton Knopf, porte-parole adjoint de la mission des États-Unis à l'ONU. « Avec les autres membres de la commission nous étudions avec soin ces conclusions et nous continuerons à discuter de leurs implications une fois que le rapport sera rendu public », a-t-il ajouté.
(Avec AFP)
Source: Jeune Afrique, du 21/06/2012 à 10h:02
No comments:
Post a Comment