WASHINGTON -- Alors que les jours du règne de Mouammar Kadhafi en Libye sont comptés, les Etats-Unis espèrent que l'opposition libyenne, le Conseil national de transition (CNT), formera un nouveau gouvernement pour apporter un futur meilleur à la Libye. Cependant, des experts avertissent que d'importants défis et des incertitudes demeurent dans ce pays ravagé par la guerre civile.
Depuis l'éclatement des manifestations au début de l'année dans ce pays d'Afrique du nord, les Etats-Unis ont témoigné d'un soutien ferme à l'opposition. Lorsque les forces de Kadhafi s'approchaient en mars dernier vers les environs de Benghazi, fief de l'opposition, l'OTAN s'est mise à frapper des cibles stratégiques du camp de Kadhafi, renversant ainsi la situation en Libye.
Le 15 juillet, lors d'une réunion du groupe de contact pour la Libye à Istanbul en Turquie, les Etats-Unis et d'autres pays ont officiellement reconnu le CNT comme seul interlocuteur au nom du peuple libyen.
Après la saisie par les rebelles libyens de la majorité des quartiers de Tripoli, le président américain Barack Obama a exhorté dimanche le CNT à "diriger le pays via une transition qui respecte les droits du peuple libyen, préservant la vie des civils, protègeant les institutions de l'Etat libyen et poursuivant une transition vers la démocratie qui est juste et globale pour le peuple libyen".
Mardi, le Département d'Etat américain a annoncé que Washington était en train d'examiner la possibilité de débloquer en faveur du CNT entre un milliard et 1,5 milliard de dollars de biens libyens gelés aux Etats-Unis.
Lors d'un point de presse, la porte-parole du Département d'Etat américain Victoria Nuland a indiqué que son pays s'attendrait à ce que le processus puisse être conclu d'ici quelques jours et que les biens seraient remis au CNT "pour satisfaire la nécessite humanitaire et pour établir un gouvernement stable et sûr".
Cependant, en dépit de certains prédictions optimistes sur le futur de la Libye en raison du soutien américain et de ses riches ressources en pétrole, plusieurs experts pense que d'importants défis ne vont pas manquer à l'avenir pour ce pays d'Afrique du Nord.
David Pollock, un chercheur de l'Institut pour les politiques sur le Proche-Orient à Washington, a indiqué que le plus important problème serait la division interne au sein de l'opposition libyenne et de la société libyenne.
"Il est bien clair que l'opposition n'est pas unifiée. La société libyenne est divisée par région, tribu et autres choses, ainsi il sera très difficile de maintenir le gouvernement et le pays ensemble à l'avenir," a déclaré M. Pollock lors d'une récente interview à Xinhua.
Un exemple de division interne de l'opposition est l'assassinat de son commandant militaire Abdel-Fattah Younis le 28 juillet. Bien que l'assassin soit toujours en fuite, beaucoup suspectent qu'il s'agisse d'une vengeance au sein de l'opposition, d'autant plus que, historiquement, la Libye n'a jamais été un Etat centralisé, les différentes tribues ayant été ses principaux éléments.
Si les tribus de l'Est et de l'Ouest ne peuvent pas parvenir à un consensus, la discorde pourrait "paver le terrain pour une nouvelle série de combats quelques années plus tard", a affirmé à Xinhua Ted Carpenter, un expert de l'Institut de Cato basé également à Washington.
En plus de la lutte interne, M. Carpenter a également mentionné plusieurs autres défis auxquels la Libye post-Khadafi fait face, comme la réparation des infrastructures endommagées par la guerre civile.
Author: RAN Wei
Source: Xinhuanet, du 25/08/2011
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