Porte-parole officieux du régime de Mouammar Kadhafi, le plus jeune fils du "guide" libyen était souvent présenté comme le futur successeur de son père. Arrêté par les rebelles lors de la bataille de Tripoli, il pourrait être jugé à La Haye pour crimes contre l'humanité.
Nom : Kadhafi
Prénom : Seif al-Islam
Né(e) le : 25 juin 1972 - à : Tripoli - Libye
Homme Politique
Biographie
Jusqu'à la veille de la prise de la capitale libyenne par les rebelles, Seif al-Islam, fils aîné de la seconde épouse de Mouammar Kadhafi (et le deuxième de ses huit enfants), affirmait à la télévision officielle que le régime "n'abandonnerait pas la bataille". Capturé dans les premières heures de la bataille de Tripoli, il pourrait, selon le voeu émis par le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo, être transféré à La Haye pour y répondre de crimes contre l'humanité. Le "Glaive de l'Islam" - son nom en arabe - porte-parole officieux du régime de Kadhafi, était souvent présenté comme le futur successeur de son père. Considéré par le procureur de la CPI comme le "Premier ministre libyen de facto", il est accusé d'avoir joué un "rôle clé dans la mise en oeuvre d'un plan" conçu par son père visant à "réprimer par tous les moyens" le soulèvement populaire de février 2011, "dont l'utilisation de violence extrême et meurtrière". Il aurait notamment organisé le recrutement de mercenaires et faisait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI.
Un changement radical de décor pour ce célibataire à la mise branchée, affectionnant des lions domestiqués, amateur de pêche sous-marine, de chasse au faucon et de randonnées à cheval, et qui s'adonne également à la peinture. Homme d'influence, Seif Al-Islam n'occupait pas de fonction officielle, mais il s'était distingué ces dernières années comme l'artisan des réformes, soucieux de normaliser les relations de la Libye avec l'Occident. Se présentant comme ambassadeur de l'humanitaire aussi bien en Libye qu'aux quatre coins du monde à travers l'association caritative qu'il a créée en 1997, il s'était surtout fait connaître lors de sa médiation dans l'affaire des infirmières bulgares libérées en juillet 2007. Auparavant il était intervenu dans d'autres négociations internationales, notamment lors des accords d'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie en 1988 et contre un DC-10 d'UTA en 1989.
Une amitié durable avec Jörg Haider
Elevé dans le sérail du régime de Kadhafi, Seif Al-Islam avait obtenu en 1995 un diplôme d'ingénieur architecte à l'université al-Fateh de Tripoli, d'où son surnom d'"ingénieur Seif". Son père l'avait dès lors chargé de concevoir un grand complexe immobilier avec hôtels, mosquée et logements. Cinq ans plus tard, cet homme svelte aux allures de playboy devait partir étudier la gestion à Vienne, où il obtenait un diplôme de l'International Business School. Il nouait alors une amitié durable avec Jörg Haider, le chef de la droite populiste autrichienne. Mais c'est à Londres qu'il achevait sa carrière universitaire avec un doctorat de la prestigieuse London School of Economics. Anglophone, germanophone et parlant un peu français, s'exprimant avec calme et pondération, il était alors dépeint dans la presse comme le nouveau visage respectable d'un régime longtemps accusé de soutien au terrorisme.
En exposant le 20 août 2007 un projet de modernisation de son pays, il avait relancé les spéculations sur la question de la succession. Un an plus tard, il annonçait pourtant son retrait de la vie politique, affirmant avoir mis le "train des réformes sur les rails", tout en appelant à la construction d'une société civile "forte". Il dénonçait alors une bureaucratie pléthorique contre laquelle il a dû mener "des batailles" pour imposer ses réformes et affirmait qu'il intervenait dans les affaires de l'Etat par "obligation", en l'absence d'institutions. Il avait dès lors choisi, selon sa Fondation, de se consacrer aux oeuvres de bienfaisance à l'étranger.
Source: TF1, du 22 août 2011 à 11h16 , mis à jour le 22 août 2011 à 11h43
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