Les rebelles libyens ont pénétré, dimanche 21 août, dans la capitale du pays. Lundi matin, de violents combats se déroulaient autour de la résidence de Mouammar Kadhafi. Dans la nuit de dimanche à lundi, les rebelles affirmaient tenir toute la ville, excepté cette résidence. Le président américain, Barack Obama, a de nouveau exhorté le dirigeant libyen à quitter le pouvoir.
- Les rebelles progressent dans Tripoli
La progression des opposants à Kadhafi, arrivés notamment par la mer, s'est accélérée à partir de samedi dans la région de Tripoli. Aux premières heures, lundi, ils affirmaient contrôler tout Tripoli, à l'exception du complexe de Bab Al-Azizah, résidence du Guide de la révolution. Dans la journée de dimanche, les rebelles ont pénétré dans les banlieues de Tripoli et se sont dirigés dans le centre-ville. Selon des journalistes sur place, ils n'ont rencontré qu'une très faible résistance et ont été salués par les habitants de ces zones. Ils se sont emparés d'une caserne de la brigade Khamis, unité d'élite réputée comme la mieux entraînée, commandée par l'un des fils de Kadhafi, auquel elle doit son nom.
Dans la matinée, alors que les premiers rebelles atteignaient les faubourgs de la ville, le régime reconnaissait des infiltrations "de groupes isolés". Les autorités avaient alors adressé des messages sur les téléphones portables appelant "le peuple à sortir dans toutes les villes pour éliminer les traîtres et les agents avec des armes et pour les piétiner".
De violents affrontements ont eu lieu, dimanche après-midi, à proximité de l'hôtel Rixos, qui abrite la presse étrangère dans le centre de Tripoli. Les membres de la direction de l'hôtel ainsi que son chef, de nationalité suisse, ont quitté l'établissement. Ce dernier a affirmé que les employés avaient reçu des appels téléphoniques de personnes menaçant de prendre d'assaut l'hôtel parce qu'il y héberge des officiels.
- Saïf Al-Islam Kadhafi capturé
Dans un bref entretien téléphonique avec la chaîne Al-Jazira diffusé lundi matin, le frère aîné de Saïf, Mohamed, a affirmé qu'il était chez lui, qu'il restait dans sa maison et qu'il ne la quitterait pas. La chaîne n'a pas précisé dans quel quartier il résidait. Mohamed Kadhafi est le président du Comité olympique libyen et s'occupe des secteurs de la poste et des télécommunications.
- Barack Obama exhorte Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir
La plus sûre façon d'éviter un bain de sang est simple, affirme le président américain : "Mouammar Kadhafi et son régime doivent reconnaître que leur règne a pris fin." M. Obama a également appelé les rebelles libyens qui sont entrés dans Tripoli à respecter les droits de la population, préserver les institutions de l'Etat et marcher vers la démocratie.
Dimanche, le New York Times rapportait que les Etats-Unis avaient intensifié ces derniers jours leur activité aérienne autour de Tripoli, en utilisant notamment des drones armés, ce qui a pu contribuer à faire pencher la balance en faveur des rebelles libyens.
Une centaine de libyens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant la Maison Blanche, à Washington, priant, criant, agitant des drapeaux des rebelles et chantant en chœur: "La Libye est libre, merci Sarkozy, thank you Obama".
- "Il reste une semaine, au maximum dix jours, au régime"
"[Kadhafi] n'a aucun moyen de quitter Tripoli. Toutes les routes sont bloquées. Il peut seulement partir sur la base d'un accord international et je pense que cette porte est fermée", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, la brigade chargée de la sécurité de Kadhafi s'est rendue, a annoncé Al-Jazira.
- Le porte-parole du régime appelle à cesser les combats et à négocier
Pour M. Ibrahim, Tripoli était une ville calme et sûre avant que les rebelles – des "gangs armés" – et l'OTAN ne la mette à feu et à sang. Il a exhorté les rebelles à cesser le combat et à négocier, ce à quoi, a-t-il assuré, Kadhafi était disposé.
- Pour l'OTAN, "la fin est proche"
Pour la Maison Blanche, les jours du colonel Kadhafi en tant que dirigeant sont "comptés" tandis que Nicolas Sarkozy assure que "l'issue ne fait désormais plus de doute". Rome affirme que la "tragédie" du conflit "touche à sa fin". L'OTAN estime pour sa part que "ce à quoi nous sommes en train d'assister ce soir est l'effondrement du régime".
- Kadhafi appelle à libérer Tripoli
Plus tôt dans la journée, Kadhafi avait affirmé qu'il ne se rendrait pas et sortirait "victorieux" de la bataille de Tripoli. "Nous ne nous rendrons pas. Nous n'abandonnerons pas Tripoli aux occupants et à leurs agents. Je suis avec vous dans cette bataille, a martelé Kadhafi. Nous ne nous rendrons jamais et, grâce à Dieu, nous sortirons victorieux."
Le Monde.fr, du 22.08.11 | 01h20 • Mis à jour le 22.08.11 | 07h45
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