DOHA (QATAR). Les pays engagés militairement en Libye, dont la France (représentée par le chef d'état-major particulier de Sarkozy Benoît Puga) ont décidé de poursuivre leur aide au CNT pour éliminer les «restes» de l'ancien régime
Alors que la traque de Muammar Kadhafi se poursuit, les pays engagés militairement en Libye ont assuré lundi le Conseil national de transition (CNT) de leur appui pour éliminer les «restes» de l'ancien régime, lors d'une réunion à Doha au Qatar.
Le «Guide» serait, lui, à 100 km au sud-est de Tripoli, à Bani Walid, avec ses fils Saadi et Saïf al-islam, selon l'agence de presse italienne Ansa. Un autre de ses fils, Khamis, a été tué à environ 80 km au sud-est de Tripoli et enterré, a affirmé le gouvernement rebelle. A Tripoli, des petits groupes isolés de loyalistes sévissent encore sporadiquement.
La rébellion annonce la mort de Khamis Kadhafi. Le benjamin des fils de l'ex-dirigeant libyen a été tué à environ 80 km au sud-est de Tripoli et enterré, selon le gouvernement rebelle. «Un des leaders rebelles m'a confirmé que Khamis avait été tué quelque part près de Tarhouna, à environ 80 km au sud de Tripoli», a déclaré le ministre de la Justice Mohamed Allegi. «Il a peut-être été tué pendant une bataille. Le leader rebelle m'a dit qu'il avait été enterré», a-t-il ajouté. Les rebelles avaient indiqué dimanche que Khamis Kadhafi pourrait avoir été tué samedi lors d'un accrochage avec des pro-Kadhafi, lors du repli de sa brigade, qui était installée à Tripoli. Une cinquantaine de squelettes carbonisés y ont été découverts la semaine dernière. La mort de ce militaire, formé en Russie; a été annoncée à plusieurs reprises depuis le début du conflit, sans jamais être confirmée.
Objectif Syrte. Les négociations engagées depuis plusieurs jours par les rebelles avec les chefs tribaux sur la prise de Syrte, le dernier grand bastion kadhafiste sur la côte libyenne, n'ont pas abouti. Lundi soir, les rebelles en bivouac fêtaient la fin du ramadan, arrêtant, le temps d'une nuit de repos, leur progression vers la ville de Syrte. Dans la journée, sur le front Est, des éléments de reconnaissance des forces rebelles se sont approchés à quelque 70 km de la cité natale de Kadhafi, selon l'AFP. Les loyalistes usent de leur artillerie pour bloquer l'avancée de la rébellion. Les premières positions des insurgés sont installées à environ 100 km à l'est de Syrte.
Pour les pays engagés en Libye, «la guerre n'est pas finie». Les chefs d'état-major des pays engagés militairement en Libye, dont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, se sont réunis lundi à Doha au Qatar.Dans leur communiqué final, ils sont «unanimes pour considérer que la guerre n'est pas finie et que des opérations communes doivent être poursuivies pour que le peuple libyen puisse réaliser son objectif et éliminer les restes du régime de Kadhafi». Une décision qui a été prise à l'initiative du CNT qui souhaitait que la coalition internationale continue à le soutenir, évoquant le «danger» que représente Kadhafi.
Hillary Clinton assistera à la réunion de Paris. La secrétaire d'Etat américaine se rendra jeudi à Paris pour participer à la réunion du groupe de contact sur la Libye. Cette conférence, initiée par Nicolas Sarkozy, «va donner la possibilité à la communauté internationale d'approfondir une coopération financière et politique» pour les rebelles du CNT, a déclaré la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland. «Les jours et les semaines à venir vont être cruciaux pour le peuple libyen et les Etats-Unis et leurs partenaires s'engagent à réagir rapidement pour aider le CNT et répondre aux demandes des Libyens», a-t-elle ajouté.
Le responsable de l'attentat de Lockerbie est mourant, les Etats-Unis demandent au CNT un examen judiciaire. Selon CNN, Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie, en 1988, est sur le point de mourir en Libye. La chaîne de télévision américaine a dit avoir retrouvé cet homme, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, dans sa villa à Tripoli. «Nous lui donnons simplement de l'oxygène. Personne ne nous fournit aucun conseil (médical)», a expliqué son fils, Khaled. «Il n'y a pas de médecin. Nous n'avons personne à qui demander (de l'aide). Nous n'avons aucune ligne téléphonique pour appeler qui que ce soit». L'explosion de l'appareil de la Pan Am au-dessus de la petite ville écossaise avait fait 270 morts, pour la plupart des Américains, en décembre 1988. Abdelbaset al-Megrahi, condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans cet attentat, avait été libéré pour des raisons humanitaires le 20 août 2009. La décision de la justice écossaise avait indigné les familles mais aussi Barack Obama. Aussi, les Etats-Unis ont demandé lundi au CNT, qui a accepté en principe, d'examiner le cas judiciaire d'Abdelbaset al-Megrahi.
Tripoli bombardée. Une demi-douzaine de violentes explosions ont résonné dans la nuit de dimanche à lundi à Tripoli, juste après le survol de la capitale libyenne par un avion de l'Otan. Les détonations, lointaines, sont survenues peu avant une heure du matin, lundi, alors que les rebelles libyens fêtaient à travers la ville leur victoire, comme chaque soir, en lâchant des rafales d'armes automatiques vers le ciel. Après les explosions, les tirs de joie des rebelles se sont interrompus plusieurs minutes, faisant régner un calme inhabituel sur Tripoli, avant de reprendre de façon plus modérée. Les combats sont terminés à Tripoli, mais quelques petits groupes isolés de loyalistes y sévissent encore sporadiquement, essentiellement la nuit, selon les rebelles. La violence des explosions laisse supposer la présence de forces pro-Kadhafi près de la capitale, où les rebelles ont pris mardi le contrôle du QG de Kadhafi qui dirigeait la Libye depuis 42 ans.
Le président du CNT reçu à Abou Dhabi. Moustapha Abdeljalil, chef du Conseil national de transition, organe politique des rebelles libyens, s'est rendu dimanche aux Emirats arabes unis, seuls pays arabes engagés au sein de la coalition internationale en Libye. En le recevant dimanche soir, le prince héritier d'Abou Dhabi l'a assuré du soutien des Emirats à «la reconstruction de la Libye et à la relance des institutions nationales gouvernementales pour l'édification de la Libye de demain».
L'ambassade coréenne attaquée. Quelque dix attaquants sont entrés en force dans l'ambassade de Corée du Sud dimanche après-midi et ont tenté de voler des meubles et du matériel électronique, a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Shin Maeng-Ho. Ils se sont enfuis les mains vides lorsque les rebelles, appelés au secours par le personnel de l'ambassade, sont arrivés sur place. Personne, parmi le personnel, n'a été blessé. «Nous pensons qu'il s'agissait de civils se faisant passer pour des rebelles, puisqu'ils se sont enfuis quand la police contrôlée par les rebelles est arrivée», a indiqué le diplomate coréen.
Source: Le Parisien, Mise à jour : 30.08.2011, 06h52
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